Marseille Provence 2013 : 600 millions d'euros et moi et moi…

Marseille Provence 2013 : 600 millions d'euros et moi et moi…

La capitale européenne de la culture, c’est un grand chantier. Voilà ce qui ressort du point à mi-parcours sur l’avancement des préparatifs de Marseille Provence 2013 dressé ce vendredi par la majorité municipale. « On entend beaucoup de choses sur 2013 : qu’on est en retard, qu’on s’essouffle. Mais ceux qui disent cela ne sont peut-être pas les plus actifs », a entamé Jean-Claude Gaudin. Le maire de Marseille a ensuite enfilé son casque de bâtisseur : « En peu de temps, nous avons fait le Silo, le Château de ma mère de Marcel Pagnol qui était une ruine, la réhabilitation de Borely. Là où il n’y avait rien, nous avons fait tout ça ».

Qui veut gagner des millions

Certes, comme le rappelait le Monsieur 2013 de la Ville, Renaud Muselier, « il y a le contenu et le contenant ». A Bernard Latarjet le soin de s’occuper de la programmation. A la mairie de « faire en sorte que tout soit livré. Si vous organisez les JO, il vaut mieux que le stade soit là. Aujourd’hui on peut dire que nous serons prêt », assure-t-il.

Question maçonnerie, l’ex-premier adjoint au maire, qui a fait pousser les débuts d’Euroméditerranée, s’y connaît aussi : « le J4, ce sont 60 hectares avec huit maîtres d’ouvrages. Ce sont 15 chantiers entre 2010 et 2013, pour 1,2 milliards d’euros d’investissement public et privé ! » Sans compter les 79 millions d’euros pour les musées, les 23 millions d’euros pour les théâtres…

Par delà les paillettes

Sauf que mercredi, Europe Ecologie-Les Verts avaient réuni leurs spécialistes du domaine pour avertir que 2013 ne doit pas être que des millions, du béton et des grands raouts. « Il faut que le processus parte d’en bas, qu’il y ait une irrigation, on ne peut plus distribuer la culture d’en haut. Avec 130 communes parties prenantes, il y a une diversité des territoires qui doit donner une diversité culturelle », estime Ferdinand Richard, figure de la Friche de la Belle de mai et membre du conseil d’administration de l’Observatoire des politiques culturelles.

Qui ajoute : « j’ai peur que l’on ne garde que les paillettes sans l’effet structurant » pour l’après 2013, qui permettrait d’« autonomiser les artistes à partir de cette candidature ». Avec la suspension des contrats aidés, le secteur tire la langue, à tel point que l’association MP2013 s’est montrée inquiète. « En même temps que les équipements, il faut penser programmation, formation, emploi, équipes. Mais très peu d’élus ont cette vision transversale », conclut-il.

Off de 2013

Confrontés à la question, le maire et Renaud Muselier ont éludé. « Les difficultés d’une association, même si c’est très important sur le plan humain, c’est moins difficile à traiter que les 60 hectares du J4″, glisse ce dernier. Bonne nouvelle. L’adjoint à la culture Daniel Hermann tient d’ailleurs à se montrer rassurant : « aujourd’hui nous aidons environ 400 associations pour leur fonctionnement. Pour celles qui ne seront pas aidées par 2013, ce ne veut pas dire qu’on arrêtera. Et on va essayer de fédérer les projets les plus pertinents. Il y a des projets au niveau des mairies de secteur, des associations de quartier, on les prendra en compte ».

Alors que l’idée d’un « Off » fait son chemin ces derniers temps, peut-être les 111 quartiers de Marseille et les 130 communes alentours offriront-ils un feu d’artifice culturel dont les touristes se souviendront plus que du Mucem… Ferdinand Richard l’espère : « Si on dit qu’on est meilleurs que les autres, personne ne le croira hors de chez nous. Mais si on se saisit de nos différences… »

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